La photographie est d’abord un regard posé, un moment d’observation privilégié sur le monde qui nous entoure.

Facétieuse elle impose par sa technique quelques rigueurs inébranlables constituées dès son origine. Un temps de pause, un diaphragme, la sensibilité d’un film ou le gain d’un capteur numérique entrent dans l’alchimie de sa préparation.

les bases intégrées, reste le seul bonheur de la promenade, de l’arpentage en un mot de la découverte. Chaque jour, la lumière céleste peut offrir des images de qualité, il suffit d’appréhender l’extérieur comme un studio et de savoir trouver ses sujets.

L’œil exercé sait qu’en un instant la nature se pare de ses plus beaux atours et le doigt déclencheur doit être vif pour que l’orbite de verre puisse retranscrire sa splendeur. Retenir à jamais la fugacité du vol d’un oiseau, la course d’un nuage, le sourire d’une rencontre, la lumière sur un paysage.

S’accaparer le monde, le magnifier est la tâche infinie de celui qui s’adonne, s’abandonne, un jour, un instant en photographie.

Sudmanche existe pour vous révéler par l’image un peu de mon petit pays où les grands chênes millénaires racontent encore à qui veut entendre le périple des trois frères que furent Guillaume, Robert et Odon. Où éternelle chute des ruisseaux est une course vers la Baie, écrin du Mont, Merveille.

Petit bout d’Occident ourlé par la mer où le vent de Noroit porte les averses d’été, bocage préservé par des hommes garants des liens magiques et ancestraux qui les unissent à la terre.

Haies où poussent les grands hêtres, landes ou s’installent les fougères. Promontoires de grès, de granit, massif Armoricain d’où l’homme depuis l’aube contemple ces lumières normandes, changeantes, soufflées par la course rapide des nuages.

Manche à découvrir en bottes, pêchant la truite fario tout en haut des ruisseaux, pour en connaître chaque bosquet, chaque vallée. A découvrir aussi à 7000 pieds d’altitude pour pouvoir d’un seul coup d’œil appréhender sa forme globale et l’inscrire en son cœur.

Vincent M.